Transitionner en contexte québécois

Jeunes pubertaires
(8 à 14 ans)

Il n’y a habituellement pas de composante médicale à la transition d’un.e jeune trans ou non-binaire qui n’a pas encore atteint le début de la puberté. C’est à partir du début de celle-ci, en moyenne vers l’âge de 10 à 12 ans, qu’un traitement peut être amorcé pour mettre sur pause le développement de caractéristiques sexuelles primaires et secondaires associées au sexe assigné à la naissance. 

C’est l’effet de ce qu’on appelle communément des bloqueurs de puberté, dont le nom scientifique est Agonistes de la GnRH, notamment disponible sous le nom commercial Lupron. Ce médicament agit en bloquant la libération de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), qui sont des hormones sécrétées par le cerveau pour stimuler la production d’hormones par les testicules et les ovaires. Cela provoque donc la suppression de la production de testostérone, d’estrogènes et de progestérone, ce qui a comme effet de :

  • Diminuer la croissance de la pilosité faciale et corporelle ;
  • Empêcher la mue de la voix ;
  • Limiter la croissance des organes génitaux ;
  • Limiter ou retarder le développement des seins ;
  • Retarder ou arrêter les menstruations.

Cette mise sur pause donne le temps au jeune trans, non-binaire ou qui se questionne sur son identité de genre de décider s’iel préfère vivre la puberté typiquement associée à son sexe assigné à la naissance ou débuter une hormonothérapie masculinisante ou féminisante. Le traitement est réversible : la puberté d’origine reprendra si le jeune désire cesser le traitement. 

 

Les bloqueurs de puberté sont utilisés depuis des décennies pour le traitement des enfants qui présentent une puberté précoce, il ne s’agit donc pas d’un traitement nouveau ou unique aux jeunes trans, même si leur utilisation et l’âge au moment du traitement sont différents.

 

Quelques effets secondaires à court terme peuvent être observés lors de l’administration des bloqueurs de puberté, dont :

  • Une réaction locale au site de l’injection, comme un gonflement ;
  • Une prise de poids ;
  • Des bouffées de chaleur ;
  • Des maux de tête.

 

Peu de données existent pour les effets à long terme des bloqueurs de puberté chez les jeunes trans, non-binaires et en questionnement. Cependant, plusieurs études menées chez les enfants ayant été traités pour une puberté précoce nous permettent de constater que le traitement est sécuritaire à long terme.1Bangalore Krishna, K., Fuqua, J., Rogol, A., Klein, K., Popovic, J., Houk, C., Charmandari, E., & Lee, P. (2019). Use of Gonadotropin-Releasing Hormone Analogs in Children : Update by an … voir la suite.. 

Voici des résultats d’études chez les jeunes trans reflétant les connaissances actuelles: 

Modes d’administration

Notes

Notes
1 Bangalore Krishna, K., Fuqua, J., Rogol, A., Klein, K., Popovic, J., Houk, C., Charmandari, E., & Lee, P. (2019). Use of Gonadotropin-Releasing Hormone Analogs in Children : Update by an International Consortium. Hormone Research in Paediatrics, 91(6), 357–372. https ://doi.org/10.1159/000501336
2 Pullen Sansfaçon, A., Temple-Newhook, J., Suerich-Gulick, F., Feder, S., Lawson, M. L., Ducharme, J., Ghosh, S., & Holmes, C. (2019). The experiences of gender diverse and trans children and youth considering and initiating medical interventions in Canadian gender-affirming speciality clinics. International Journal of Transgenderism, 20(4), 371–387. https ://doi.org/10.1080/15532739.2019.1652129